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Comment faire caca dans les bois ?
Je ne sais pas vous, mais personnellement, voir le caca des autres en randonnée me dérange.
Je me souviens d’une journée sur le PCT où j’ai trouvé une crotte humaine en PLEIN MILIEU DU CHEMIN. Outre le dégoût, je me suis demandé pourquoi autant de violence, sérieusement ?
S’il vous plaît, ne soyez pas cette personne.
Faire ses besoins en nature nécessite certaines précautions et peut prendre du temps : trouver le bon endroit, creuser un trou, etc., mais faire caca dans la nature reste toujours plus agréable que de chercher des toilettes propres en ville 😊
Le saviez-vous ?
Avant de vous expliquer comment faire vos besoins en nature, je trouve important de savoir de quoi nos selles sont constituées et pourquoi il est important de les enterrer correctement. Nos selles peuvent mettre plus d’une année à se décomposer. Mais de quoi sont-elles constituées ?
- 75 % d’eau,
- 25 % de matières sèches : fibres alimentaires, bactéries, protozoaires et virus.
Les protozoaires, les bactéries et les virus sont des agents pathogènes qui peuvent être responsables de diarrhées et de gastro-entérites. Les modes de transmission sont les suivants :
- Voie hydrique : transport via les cours d’eau ;
- Alimentaires : cultures irriguées avec de l’eau contaminée,
- Vectorielle : transportés par des insectes, des animaux et d’autres individus
- Contact direct avec les selles.
Voici un tableau avec les espèces retrouvées dans nos selles, les symptômes et maladies et les voies de transmission :
Quelles actions pour limiter la survie et le transport des agents pathogènes en nature ?
- S’éloigner d’au moins 70 mètres des sources d’eau, des sentiers, des campements, de la plage, etc.
- Choisissez un endroit avec un faible risque de ruissellement.
- Essayez de trouver un endroit où il y a une couche épaisse de terre organique. Reconnaissable à sa teinte foncée, elle est riche en micro-organismes qui favorisent la décomposition de nos excréments.
- Si possible, faites vos besoins dans un endroit ensoleillé. Les rayons du soleil (UV) pénètrent à plusieurs centimètres de profondeur et ont la capacité de tuer les agents pathogènes.
- En hiver, les excréments humains doivent être rapportés, car ils ne peuvent pas être enfouis dans le sol gelé.
Comment éliminer correctement les déchets humains ?
Dans la plupart des cas, enterrer les matières fécales est la technique la plus efficace et la plus pratique si vous faites de longues randonnées. Mais dans certains lieux comme les canyons, les zones désertiques fragiles et la haute montagne, il est nécessaire de les emporter. Pour cela, il existe plusieurs systèmes d’emballages hygiéniques.
Dig a Cat-Hole
Trou de chat ou fosse à chat, nommez cette méthode comme vous le désirez. L’idée est simple : creuser un trou à l’aide d’une petite pelle, d’un caillou, des bâtons de randonnée, d’une branche, soyez inventif ! Comment faire ?
- Choisissez un endroit, si possible ensoleillé, à l’abri des regards et à plus de 70 mètres de toute source d’eau, des sentiers ou des espaces de bivouac.
- Évitez les zones où l’eau s’écoule visiblement. Préférez les zones organiques.
- Puis creusez un trou de 15 cm de diamètre pour 20 cm de profondeur.
- Accroupissez-vous, faites votre affaire, disposez le papier toilette dans un sac étanche afin de le jeter ultérieurement.
- Rebouchez le trou avec la terre, recouvrez-le avec des brindilles et des feuilles mortes.
- N’oubliez pas d’utiliser du gel hydroalcoolique pour vous nettoyer les mains. N’allez pas laver vos mains directement dans une rivière ou un lac.
Lorsque la méthode du trou de chat n’est pas utilisable ou adaptée, il vous faudra alors emballer vos déchets.
Emballer vos déchets humains
Oui, je sais, l’idée paraît dégoûtante, mais c’est la solution ultime pour ne pas laisser de trace ! Il faut l’utiliser lorsque vous voyagez dans des environnements fragiles et qu’il n’y a pas de possibilité de creuser un trou de chat. Ou si vous vous retrouvez bloqué dans votre tente en plein milieu d’un orage avec une envie pressante…
Cette méthode consiste tout simplement à faire vos besoins dans un sac étanche rempli d’une poudre qui va absorber les odeurs et les liquides, puis de refermer ce sac et de l’emballer dans un deuxième sac étanche. Ensuite, éliminez votre sac avec les déchets classiques quand vous arrivez en ville.
Papier toilette ou bidet ?
Le papier toilette doit être éliminé correctement pour deux raisons :
- Ne pas attirer les animaux sauvages et les rendre malades ;
- Par respect pour la personne qui passera après vous. Stop au monticule de papier toilette en nature !
Suivant votre lieu de randonnée, il est possible de l’enterrer dans votre trou de chat, mais dans le doute, je vous conseille de l’emballer comme un déchet systématiquement. Pour cela, prévoyez des sacs étanches style Ziplock supplémentaires réservés à cet usage, puis débarrassez-vous-en lorsque vous arrivez en ville. Il n’est pas recommandé de brûler le papier hygiénique, car cette pratique peut provoquer des incendies de forêt. Aussi, les lingettes biodégradables ou non doivent toujours être jetées à la poubelle.
Petit conseil : l’idée de voir votre papier usagé vous répugne ?
Prévoyez deux sacs à cet usage ; le premier « à usage unique » pour mettre votre PQ et le deuxième opaque. Personnellement, j’utilise un sac Ziplock d’une grande contenance et je mets du scotch d’électricien autour. Résistant et sans inconfort visuel.
Si vous voulez opter pour une solution zéro déchet, l’option bidet portable est possible.
Le plus connu est le Culoclean.
Remarque : il existe d’autre option plus légère (3g) sur le marché, j’en parlerai peut-être dans un nouvel article.
De petite dimension, il est compatible avec toutes les bouteilles en plastique du marché. C’est l’option la plus économique, légère et écologique. Je l’ai testé, approuvé et adopté depuis le PCT.
Même si j’utilise encore du papier toilette de temps en temps. Ce que j’apprécie le plus avec ce système, c’est la simplicité et la polyvalence de ce bidet. Il est possible de se faire des toilettes de chats avec, et c’est toujours agréable d’avoir une sensation de fraîcheur et de propreté en randonnée, notamment quand c’est la mauvaise période du mois.
Gestion des règles
Le bonheur d’être une femme et de se rajouter une petite charge mentale supplémentaire en randonnée longue distance. La gestion des règles, j’ai mis du temps à trouver un système qui me convenait, et si je dois être honnête, je ne suis pas sûr d’avoir le meilleur système actuellement.
Si vous utilisez une coupe menstruelle, vous pouvez la vider dans votre trou de chat ou alors dans votre sac de papier toilette usagé. J’ai utilisé une Cup sur la première partie du PCT, je la rinçais avec mon bidet portable et ça repartait pour un tour ! Sauf que… La saison des moustiques est arrivée, et le fait d’avoir à vider la Cup et de laisser mes fesses à l’air libre pendant plusieurs minutes est vite devenu insupportable. Avec plus d’une cinquantaine de piqûres de moustiques sur chaque fesse, je me suis dit qu’il fallait que je trouve une solution alternative. Alors après un passage en ville, je suis revenue à la bonne vieille méthode des tampons avec applicateurs. Moins écologique, certes, mais j’ai sauvé ma santé mentale. Et il faut bien l’avouer, avoir les mains propres en randonnée, c’est un concept. L’avantage des tampons avec applicateur, c’est que même avec des mains d’une hygiène douteuse, il était facile de les changer.
Pour éliminer correctement les tampons et les serviettes hygiéniques, il n’y a pas 150 solutions : il faut les emballer ! Ils ne peuvent pas être enterrés car ils ne se décomposent pas facilement et les animaux peuvent les déterrer.
Et pour le pipi ?
L’urine a peu d’effet direct sur la végétation ou le sol. Parfois cela attire les animaux sauvages qui sont attirés par les sels. Ils peuvent défolier les plantes et creuser le sol. Uriner sur les rochers, les aiguilles de pin et le gravier risque moins d’attirer les animaux sauvages.
Par respect pour les autres randonneurs, essayez de vous éloigner du sentier ou de l’espace de camping et surtout, éloignez-vous des rivières et sources d’eau.
Pour une option écologique sans papier toilette, vous pouvez utiliser une « serviette à pipi ».
Personnellement, j’utilise une Kula Cloth : c’est un chiffon antimicrobien réutilisable conçu pour remplacer le papier toilette en nature. Plus hygiénique que la méthode de se secouer après un pipi. La Kula Cloth est fabriquée avec un tissu antimicrobien et résistant aux odeurs.
Quand je suis en randonnée longue distance, je la rince régulièrement puis l’accroche à l’arrière de mon sac, les UV du soleil aident à tuer les bactéries restantes et favorisent un séchage rapide. Puis quand j’arrive en ville, j’utilise quelques gouttes de savon et fais une lessive à la main.
Conclusion
Apprendre à éliminer correctement ses déchets fait partie d’une des 7 règles de LeaveNoTrace. Alors, suivons toutes ces recommandations et laissons une nature propre derrière nous, pour le respect de tous.
J’espère que cet article a répondu à vos questionnements et que vous comprenez l’intérêt d’éliminer correctement vos fluides et matières fécales en nature. Si vous avez des réflexions, je serais ravie de vous lire en commentaire.
[…] Creusez un trou de chat pour vos déchets humains solides. Pour les curieux j’ai aussi écrit un article sur : « comment faire caca dans les bois« […]
Je suis entièrement d’accord avec le fait que si il faut faire caca dans la forêt, il est important de bien le faire en tout respect pour la nature.
Et pour être honnête, oui, je fais souvent caca dans la forêt.
Je suis un jeune randonneur et mes parents m’ont tout enseignés de ce que j’ai lu dans votre texte, à quelques différences près.
Je fais toujours un trou de chat dans un sous -bois de feuillues ou il y’a du soleil.
Et dans le trou de chat, mes cacas et le papier se retrouvent entre 2 couches de feuilles mortes et/où de brindilles pourries. J’enterre tout avec de la terre noire.
Il m’est arrivé 2 fois où je ne pouvais pas faire autrement.
La première, j’avais déféquer au sommet d’un cap de roche où ma chose se retrouvait en plein soleil tôt matin jusqu’au soir.
Une autre fois, c’était l’hiver. Le trou d’une veille souche pourrie m’a servi de toilette.
C’est sûr que ce n’est pas ce qui est le mieux, mais je crois que j’ai quand même limitée les dégâts..
Voilà!!! On aime ça une belle nature propre.
Il faut en prendre soin.
Bonjour et merci pour ce retour,
Il est vrais que l’idéal comme tu l’écrit est d’avoir une couche de feuilles mortes en dessous et au dessus de ses excréments dans le trou de chat, lorsque le terrain le permet :). Concernant le papier toilette j’ai pris l’habitude de toujours le paqueter, pas très ragoutant mais j’aime l’idée de ne laisser presque rien après mon passage.
Après pour les moments d’urgences ont fait comme l’on peut et c’est ok, il m’est arrivé d’être vraiment malade suite à une insolation, j’ai pas eu le temps de creuser un trou, j’ai recouvert les dégâts du mieux que j’ai pu, désolé pour la personne qui est passé après moi.
Très bien expliqué, pour certains ça semble naturel mais pas pour tout le monde malheureusement… Quand on aime la nature, la moindre des choses c’est de la respecter afin de mieux la partager également
[…] dans le sol pour les besoins humains en pleine nature. J’ai écrit un article à ce sujet : ici.CDT : Continental Divide Trail. Le Continental Divide Trail est un sentier de randonnée longue […]
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