Qui suis-je ?

Salut, je m’appelle Eline, mais vous pouvez aussi m’appeler Beep-Beep. J’ai 28 ans et j’ai grandi en France, en Haute-Savoie. En 2023, j’ai quitté nos magnifiques Alpes pour partir vadrouiller sur les sentiers d’Amérique du Nord.

Pour faire court : je suis un peu trop accro à la caféine. Quand je randonne, je mange des pop-tarts au petit-déjeuner jusqu’à en avoir la nausée (désolée pour ceux qui marchent derrière moi). J’ai envie de vomir quand j’entends le mot « oatmeal ». J’aime marcher et passer du temps dehors en pleine nature car cela me rend heureuse. Je préfère dormir par terre, ne pas me laver, manger toujours la même chose et marcher 50 km par jour pendant des mois plutôt que d’aller travailler. J’adore dormir à la belle étoile même si j’ai peur de retrouver des araignées dans mon duvet (ça m’est déjà arrivé plus d’une fois malheureusement).

Ah oui, ça, c’est ma tête quand, pour la 151ème fois depuis le début de ma randonnée, je surestime la distance quotidienne à parcourir.

En 2021, j’ai commencé ma carrière de « thru-hiker » et depuis, j’ai parcouru un peu plus de 7000 km à pied. Ce n’est que le début ! Bien que j’aie toujours marché, je ne l’ai pas toujours apprécié. Je me souviens des longues balades le dimanche en famille qui me semblaient interminables, ainsi que des journées passées à me déplacer à pied quand j’étais chez ma grand-mère. La marche était son seul moyen de locomotion.

J’ai longtemps considéré la marche comme un simple moyen de déplacement pour voir mes amis, rentrer du lycée à pied quand les cours étaient annulés, etc. Ce n’était pas le moyen le plus rapide, mais le plus pratique et plutôt sécuritaire comparé à l’auto-stop. Cependant, je me souviens aussi de passer de longues heures à me balader le soir avec ma maman, ma sœur et mes voisines, à parler de tout et de rien, à faire passer le temps. Ces moments sont de merveilleux souvenirs. À cette époque, tout ce qui importait était de passer du temps à l’extérieur.

Puis, j’ai grandi, quitté la maison et suis partie à l’école d’infirmière. J’ai passé considérablement plus de temps sur l’ordinateur et derrière les livres scolaires. J’ai rapidement ressenti le besoin de me détendre et de me ressourcer. N’étant plus chez moi, je n’avais plus ma famille ou mes amis avec qui partager ces moments. C’est là que la randonnée est réellement entrée dans ma vie. Car pour être honnête, jusqu’à ce moment-là, la randonnée pour moi était « une activité de vieux ». Je ne comprenais pas l’intérêt de partir marcher plusieurs semaines sur un sentier, sans confort, sans hygiène, parfois sans compagnie.

C’est amusant car j’ai toujours rêvé de vivre une vie d’aventure. Plus jeune, je rêvais de partir faire le tour du monde à pied. Partir sans date de retour prédéfinie, me laisser porter par mes envies et les rencontres. (Peut-être qu’un jour je réaliserai ce rêve, qui sait ?)

Me voilà donc en 2014, en train de (re)découvrir le bonheur de la randonnée. Être en pleine nature, se sentir minuscule et vivante au milieu de nos impressionnantes montagnes, écouter les oiseaux gazouiller, sentir le vent sécher les gouttes de sueur sur mon visage, apprécier la solitude et le silence. Plus je passais de temps seule en pleine nature, plus je me sentais heureuse, apaisée et surtout, j’avais de moins en moins envie de rentrer chez moi.

Puis j’ai découvert par hasard l’existence du thru-hiking et plus particulièrement du Pacific Crest Trail en regardant le film « Wild ». Avec du recul, le film ne représente pas la réalité d’une randonnée longue distance, mais il a éveillé ma curiosité. Pourquoi s’aventurer sur une telle distance ? Plusieurs mois à marcher sur un sentier, n’est-ce pas trop long ? À quoi peut-on bien penser ? Qu’est-ce que tous ces marcheurs essaient de fuir ? C’est ainsi que mon obsession pour la marche longue distance a commencé, en regardant un film il y a 10 ans.

J’ai donc commencé à m’équiper en matériel de bivouac « léger » et à mettre de l’argent de côté pour un jour marcher sur ce mythique sentier. Et j’ai fait des erreurs, surtout beaucoup d’achats inutiles. Ne connaissant pas mes limites ni mes besoins, j’ai commencé à acheter du matériel un peu au hasard. Je m’intéressais au concept de Marcheur Ultra Léger et je passais mes journées dans les magasins de sport à trouver du matériel léger. Si sur l’étiquette du produit il y avait la notion de « light » ou mieux « ultra light », alors j’achetais. Et c’est ainsi que je me suis retrouvée avec un sac de plus de 15 kg pour ma première sortie en bivouac, qui fut une catastrophe. Pas d’expérience en camping sauvage, une distance et un kilométrage surestimés, une mauvaise gestion de l’alimentation et de l’hydratation, j’ai décidé de laisser tomber à mi-chemin.

Premières leçons apprises :

  • Ce n’est pas parce que le matériel est léger qu’il est indispensable.
  • Ne jamais se surestimer ! Atteindre sa destination est bien plus agréable pour le moral que d’abandonner en cours de route.

Depuis, j’ai beaucoup appris sur moi-même et sur mes besoins, et mon addiction au thru-hiking ne cesse de croître. Après avoir parcouru le GR20, le Pacific Crest Trail, la Haute Route des Alpes, l’Arizona Trail, le Colorado Trail, une partie de l’Oregon Coast Trail et de l’Appalachian Trail, j’ai maintenant un sac à dos pesant entre 3 et 4 kg, en fonction du terrain.

J’ai eu envie de créer ce blog pour partager mon expérience du thru-hiking, mes aventures, mes apprentissages et mes erreurs. Proposer des guides de préparation pour les débutants, quelques revues de matériel et surtout des interviews de randonneurs qui m’ont inspirée et qui continuent de me faire rêver. Que vous soyez ici pour alléger votre sac à dos, pour préparer votre future aventure ou juste pour le plaisir, je vous souhaite la bienvenue et une bonne lecture 😊

3 ans plus tard, je suis toujours hanté par le crissement de mes pas sur ces pierres volcaniques.

PS : Si vous avez des questions, des réflexions, l’envie de partager vos expériences ou d’aborder des sujets qui ne sont pas encore traités, laissez-moi un commentaire ou contactez-moi : ici.

Pourquoi Beep-Beep ?

Beep-beep, c’est mon nom de scène. D’accord, d’accord, je vais trop loin. Il s’agit en fait de mon trail name.

Trail name, Késako ?

C’est une tradition dans la communauté des randonneurs de longue distance. Il s’agit d’un surnom donné par un autre marcheur qui reflète votre personnalité ou votre apparence. Ces surnoms peuvent parfois être complètement absurdes et ridicules. Vous pouvez les garder ou non. Mon premier surnom, pas très original, était « the French girl ». Oui, mais merci, non merci. Entre mon accent à couper au couteau et mon niveau d’anglais niveau bac – 10, il était vraiment facile de déterminer ma nationalité. Je voulais quelque chose de mieux. Je n’avais pas anticipé que la prononciation de mon prénom, Eline, serait aussi compliquée pour les Américains. Heureusement, après quelques jours à bien rigoler sur la prononciation de mon prénom, j’ai rencontré Perrine (alias Pain Perdu), et depuis je réponds au nom de Beep-beep lorsque je suis sur le sentier.

Beep-beep, en référence à l’oiseau (Grand Géocoucou/Roadrunner) du dessin animé Bip-bip et le coyote. Partie sur les chapeaux de roues, j’ai rapidement dévalé les kilomètres qui me séparaient de mon amie et de son mari. Ce surnom m’a tout de suite plu et j’ai trouvé qu’il me convenait parfaitement.

J’ai écrit un article sur le PCT, vous pouvez le trouver ici : https://voyagessansgluten.com/2022/04/03/eline-4-mois-et-3-jours-sur-le-pacific-crest-trail/