LeaveNoTrace » (LNT), ou Programme Sans Trace pour la version canadienne francophone, est un ensemble de règles éthiques qui visent à minimiser l’impact humain sur la nature pour en préserver toute sa beauté.
Dans cet article, découvrez comment le respect de ces règles protège les animaux, les plantes, les sentiers et la nature sauvage pour le plaisir de tous.

Quel est l’intérêt de ne laisser aucune trace de notre passage en randonnée ?

Protéger notre si belle nature pour pouvoir continuer à en profiter.
Imaginez partir en randonnée et ne jamais avoir de déchet sur le chemin, ni de papier toilette (ou d’excréments) sur le bord du sentier.
Ne pas laisser de trace c’est aussi aider les animaux sauvages à rester en bonne santé et permettre aux générations futures de profiter d’une nature brute et sauvage.

Photo prise lors d’une balade sur l’Oregon Coast Trail.

Pourquoi il est important de ne laisse aucune trace ?

Les problèmes surviennent lorsque qu’un déchet tombe de notre poche, que l’on décide de graver des initiales sur des arbres, d’allumer un feu de camp n’importe où, de faire sa lessive dans la rivière, de se baigner dans des lacs de montagnes, de construire de cairns (je ne parle pas des cairns indispensables pour se repérer). Même si toutes ces activités peuvent sembler amusantes à faire sur le moment, elles peuvent avoir un impact durable sur l’environnement. Et pas dans le bon sens.

La nature est fragile et met du temps à se rétablir des dommages causés par l’homme. Les impacts visuels des déchets ne sont que la surface du problème. La perturbation des habitats naturels, des animaux et des sources d’eau est préoccupante.

C’est agréable d’aller en nature et de retrouver une nature brute ou il est impossible de dire si quelqu’un est passé avant soi. Alors faite de même à chacune de vos sorties. Laisser la nature aussi intact que possible.

Parlons maintenant des sept principes fondamentaux de LNT qui visent à sensibiliser à la préservation de l’environnement.

Les 7 principes de LeaveNoTrace ?

1. Planifiez à l’avance et préparez vous

Lorsque vous planifiez et que vous préparez votre sortie, il est plus facile d’atteindre votre objectif en toute sécurité et avec plaisir, tout en minimisant les dommages causés à la terre. Une mauvaise planification se traduit souvent par une expérience moins agréable et des dommages aux ressources naturelles et culturelles.
Pour cela voici quelques éléments de bases :

  • Renseignez-vous sur les règlements et les préoccupations particulières de la région que vous visiterez.
  • Préparez-vous à faire face aux conditions météorologiques extrêmes, aux dangers et aux urgences.
  • Planifiez votre voyage de manière à éviter les périodes de forte affluence.
  • Visite en petits groupes. Divisez les grands groupes en petits groupes.
  • Reconditionnez les aliments pour minimiser les déchets.
  • Utilisez une carte et une boussole pour éliminer l’utilisation de cairns rocheux, de drapeaux ou de peinture de marquage.

2. Voyagez et campez sur des surfaces durables

Rester sur le sentier, c’est se déplacer en évitant d’endommager le sol, le feuillage ou les cours d’eau. Si vous voulez comprendre comment nos déplacements ont un impact je vous conseil de lire cet article. Les dommages causés par les déplacements se produisent lorsque la végétation de surface ou les communautés d’organismes sont piétinées au point d’être irrécupérables.


L’endroit de votre bivouac peu avoir un impact significatif sur la nature.

Voici quelques éléments de base :

  • Les surfaces durables comprennent les sentiers établis, les campements, les rochers, le gravier, les herbes sèches et la neige.
  • Protégez les zones riveraines en campant à plus de 70 mètre des lacs et des cours d’eau.
  • Les bons emplacements de camping se trouvent, ils ne se fabriquent pas. Il n’est pas nécessaire de modifier un emplacement.

Dans les zones populaires

  • Concentrer l’utilisation sur les sentiers et les campings existants.
  • Marchez en file indienne au milieu du sentier, même s’il est mouillé ou boueux.
  • Garder les campements de petite taille. Concentrez vos activités dans les zones où la végétation est absente.

Dans les zones non perturbées

  • Dispersion de la fréquentation afin d’éviter la création de campings et de sentiers.
  • Évitez les endroits où les impacts commencent à peine à se faire sentir.
Bivouac face au Mt Baker, WA.
Un de mes plus beaux bivouacs de l’été 2023, face au Mont Baker dans l’État de Washington aux États-Unis.

3. Éliminez correctement les déchets

Je ne vous apprends rien, mais nos déchets ont un impact catastrophique sur l’environnement. Il est essentiel d’anticiper les types de déchets dont vous devrez vous débarrasser et de connaître les techniques appropriées pour les éliminer pour ne pas affecter l’eau, la faune et vos congénères.

Voici quelques éléments de base :

  • Prévoyez des sacs poubelles ou des sachets Ziplock supplémentaires pour collecter les déchets que vous trouverez sur le chemin.
  • Avant de quitter le camp, inspectez votre emplacement de bivouac pour vérifier qu’il n’y a pas de déchets ou de nourriture renversée. Au besoin ramassez tous les déchets, les restes de nourriture et les détritus. Il n’est jamais recommandé de brûler les déchets.
  • Creusez un trou de chat pour vos déchets humains solides. Pour les curieux j’ai aussi écrit un article sur : « comment faire caca dans les bois« 
  • Pour vous laver ou laver votre vaisselle, transportez l’eau à plus de 70 m des cours d’eau ou des lacs et utilisez de petites quantités de savon biodégradable. Éparpillez l’eau de vaisselle filtrée. Encore mieux, n’utiliser pas de savon pour la vaisselle, utiliser un scraper à la place. Votre popote sera toute propre et vous limiter les tentations pour les prédateurs.

Ceci est un scraper, c’est devenu ma pièce favorite de mon équipement cuisine. Grâce à lui, plus besoin d’utiliser de l’eau pour nettoyer ma popotte.

4. Laissez ce que vous trouvez

Qui n’a jamais ramassé un joli caillou ou une fleur lors de sa randonnée ?
Mais les objets que nous trouvons dans la nature ont un rôle à jouer, dans l’écosystème et/ou dans l’histoire du paysage. Laisser ce que vous trouvez aide à la préservation de ces derniers.
Essayons d’être moins individualistes et donnons la chance aux autres de découvrir un paysage intact en laissant les roches, les plantes, les artefacts archéologiques et les autres objets intéressants tels que vous les avez trouvés.

Voici quelques éléments de base :

  • Préservez le passé : observez les structures et les objets culturels ou historiques, mais ne les touchez qu’avec vos yeux.
  • Laissez les rochers, les plantes et les autres objets naturels tels que vous les avez trouvés.
  • Éviter d’introduire ou de transporter des espèces non indigènes.
  • Ne construisez pas de structures, de meubles, ni ne creusez de tranchées. Laisser ce travail aux personnes qui entretiennent les parcs forestiers/nationaux.
  • Arrêter la construction de cairns à tout vas. Oui, je sais c’est joli sur la photo, mais vous détruisez des écosystèmes en faisant cela, ce qui est moins cool.
  • Ne ramassez pas de fleurs, même si ce n’est « que quelques-une ». Imaginez si plusieurs centaines de randonneurs cueillaient « que quelques fleurs », assez vite il n’en resterait presque plus et l’impact serait dramatique pour les pollinisateurs. Et puis ce serait aussi dire au revoir à ce genre de vue :

5. Minimiser l’impact des feux de camp

Il y a eu une période ou les feux de camps étaient nécessaires pour cuisiner et se réchauffer. Mais il existe maintenant d’autres alternatives moins impactantes et toute aussi efficace. Je sais que certains d’entre vous n’imaginent pas faire du camping sans feu de camp. Alors prenez quelques précautions pour éviter de dégrader l’environnement ou pire provoquer des incendies.

Voici quelques éléments de base :

  • Utilisez un réchaud léger pour cuisiner et une frontale ou une lampe pour vous éclairer.
  • Utilisez les cercles de feu déjà existants.
  • Faites de petits feux. N’utilisez que des bâtons provenant du sol et pouvant être cassés à la main.
  • Brûlez tout le bois et les charbons jusqu’à ce qu’ils soient réduits en cendres, éteignez complètement les feux de camp, puis dispersez les cendres fraîches.

6. Respectez la faune

Passer du temps dehors en nature, c’est rentrer des l’habitat des animaux sauvages et cela peut entraîner des conflits avec la faune sauvage. Par exemple, nourrir les animaux peut sembler gentil mais peut causer des problèmes de santé et de comportement. De même, s’approcher trop près des animaux peut être dangereux. Il est important de respecter les règles et d’adopter des comportements responsables pour minimiser notre impact sur la faune sauvage.

Voici quelques éléments de base :

  • Observez les animaux sauvages à distance. Ne les suivez pas et ne vous en approchez pas. Non carresser une marmotte ce n’est pas mignon.
  • Ne jamais nourrir les animaux. Nourrir les animaux sauvages nuit à leur santé, modifie leur comportement naturel et les expose aux prédateurs et à d’autres dangers.
  • Contrôler les animaux domestiques en permanence ou laissez-les à la maison.
  • Évitez les animaux sauvages pendant les périodes sensibles : accouplement, nidification, période hivernale.
  • Stockez votre nourriture de manière à ce que les animaux n’y aient pas accès.
  • Si vous êtes en territoire d’ours il est essentiel de stocker votre nourriture, vos déchets et tout ce qui dégage une odeur, comme le dentifrice, le déodorant et la crème solaire, dans une boite à ours ou de les suspendre en hauteur.

Bear Canister/Boîte à ours. L’objet de torture que vous pouvez retrouver à droite de ma tente. Lourd, volumineux mais résistant à la curiosité des ours et rongeurs.

7. Soyez attentif aux autres visiteurs

L’une des composantes les plus importantes de l’éthique du plein air est la courtoisie envers les autres. Cela permet à chacun de profiter de son expérience en plein air.

Voici quelques éléments de base :

  • Respectez les autres et protégez la qualité de leur expérience.
  • Soyez courtois. Partagez les sentiers.
  • Faites des pauses et campez loin des sentiers et des autres.
  • Laissez les sons de la nature prévaloir. Évitez les voix et les bruits forts.

Apprenons simplement à être meilleurs ensemble, surtout avec des randonneurs et des personnes qui ont moins d’expérience.

Conclusion

Lorsque nous sommes conscients de notre environnement, nous pouvons éviter de nuire à l’environnement et lorsque nous prenons nos responsabilités pour nos actions, nous pouvons aider à maintenir les sentiers propres et sanitaires pour que tous en profitent. Les principes de LeaveNoTrace sont essentiels pour préserver la nature pour les générations futures.

Appliquez-vous déjà ces principes ? Avez-vous quelque chose à ajouter ?

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